Kugaruka

14 mai 20217 Min

Grande Kpêkpêchade

Mis à jour : 5 nov. 2021

Lorsque j'étais en Seconde C, les garçons de ma classe aimaient par moment me ridiculiser à cause de ma Féminité. Ils n'étaient pas foncièrement méchants dans leurs intentions. Cependant, leur attitude dénotait un manque de respect et de considération à mon égard. Dans leur optique de m’embarrasser à nouveau, ils avaient dressé une liste dans laquelle était inscrite les plus belles filles de la classe et figurez-vous que mon nom s'y trouvait. Vous devez sans doute penser que j'ai dû me sentir humilié-e d'être rangé-e dans la catégorie des filles. Non, ça n'a pas du tout été le cas. En réalité, je me posais la question du pourquoi j'étais au 13ème Rang et non pas dans le Top 3 du classement. J'étais tout de même fier de surclasser les autres filles se trouvant au plus bas de la liste. Cliquez sur le lien ci-dessous et suivez les intructions relatives au paiement de cet article.

Kugaruka dans une brillante allégresse mémorielle. L'instant magique a été immortalisé par Madame Méa, Août 2017

Kpêkpêchade*: Expression extraite du Nouchi des Cp et faisant référence à une intense causerie entre Woubi avec des affairages à la clé.

ANDRÉ-MALRAUX

Le collège André-Malraux est un établissement scolaire situé à Babi (Abidjan). Je l'ai fréquenté du collège jusqu'à ma première année de lycée (6ème-2nd) avant d'emprunter L'Oiseau Mécanique* en direction du Canada. Pendant ces années, j'avais conscience de ma différence sans pour autant la comprendre avec justesse et profondeur comme j'en comprends les rouages et les mécanismes aujourd'hui. Étant adolescent-e et mes hormones en ébullition, j'éprouvais le besoin d'avoir une romance avec une catégorie de garçons qui avaient le même âge que moi à l'époque pour qui j'avais une forte attirance amicale. Je m'imaginais une interaction de nature sexuelle avec chacun d'eux dans le secret des Gens du Métier*. Je vais vous expliquer la relation que j'entretenais avec quatre jeunes hommes spécifiques afin que vous compreniez le contexte dans lequel j'étais et pourquoi certains d'entres-eux ne se sont dévoilés que récemment à moi en tant que Yossi [Personne Intermédiaire à l'énergie masculine] depuis je suis une Étoile Montante.

L'Oiseau Mécanique*: cette formulation a été prononcée par Hafsatou Barry qui l'avait utilisée lors d'un concours d'écriture poétique.

Les Gens du Métier*: cette expression issue du Nouchi des CP est un synonyme généralement employé pour se renseigner sur la sexualité gémellaire et/ou le caractère androgyne d'une Personne Intermédiaire que l'on soupçonne fortement d'être un Yossi ou une Woubi.

A.S. – La toute première fois que j'ai vu A. S., j'étais en classe de 5ème. En tant que nouvel élève, j'avais entendu dire qu'il venait fraîchement de débarquer du Mali. Mon regard s'était attardé sur son éclatante et reluisante peau foncée, ses lèvres charnues, ses doigts soignés et son regard. J'avais une très forte attirance sexuelle pour lui, je ne pouvais pas le lui dire au risque de m'attirer les foudres de ma famille si jamais il avait eu à reporter mes avances à la direction. Il s'était très rapidement entiché d'une dénommée M-F.T qui disait-on avait la réputation de se faire pénétrer par de très gros calibres. Des bruits de couloir ont fait écho, du troisième bras de A.S. considéré comme un très grand, large et féroce bois veineux capable de vous terrasser. C'était de cette façon que sa copine se faisait terrasser sur une base régulière et moi je fantasmais sur ces rumeurs en me demandant quand est-ce que ça serait à mon tour de me faire terrasser par ce puissant membre. Quelques années plus tard, A.S. m'a retrouvé sur Facebook et nous avons repris contact et c'est là qu'il m'a confirmé que la taille de son bangala (pénis) n'était pas une fiction et que cela relevait de l'artillerie lourde en me signifiant que certaines femmes étaient dans l'incapacité d'encaisser son bazooka. Pendant ce temps, moi je ne cessais de fantasmer sur son appareil génital en espérant que lors de mon retour triomphal à Yahmessou (Côte d'Ivoire) je puisse par un processus de Castorization* parvenir à ce qu'on s'embrasse, ensuite qu'il puisse introduire sa verge dans ma bouche, pour après me faire pénétrer par lui de façon vigoureuse et savante avant que cela ne se termine par une éjaculation faciale. Figurez-vous que ce fantasme, qui n'était que dans mon imaginaire sexuel, s'est avéré véridique. En effet, nous avions eu une autre conversation téléphonique par messenger et c'est à cet instant précis qu'il m'a confié le secret entourant son identité de Yossi et que cela avait toujours été un élément inconscient/refoulé en lui qui a finit par refaire surfance durant l'année miroir 2020 en regardant mon évolution en tant que Grande Prêtresse des Mots Magiques et mon processus de féminisation sur les réseaux sociaux.

Castorization *: Expression désignant le procédé par lequel les Woubi sécurisent leur Yor' pendant qu'ils sont dans la découverte de leur singularité en tant que Personne Intermédiaire.

S.W.H – Mon voisin de classe par excellence en 2nd. Grand de taille, aux grandes mains avec un caractère survolté/modulable en fonction de la posture dirigeante qui se présente à lui. Il était plutôt taquin avec moi et ne se rendait pas compte que j'éprouvais un fort désir sexuel pour sa personne. Il m'avait déjà raconté l'une de ses anecdotes à propos de sa première copine et sur la façon dont elle s'était mise à genoux pour lui faire une fellation jusqu'à ce qu'il explose de saveur dans la bouche de celle-ci, il était loin de se douter que j'imaginais être à la place de sa soit-disante copine de l'époque et que j'aurais bien voulu recevoir cette semence dans mes papilles gustatives.

A-k.C – Il faisait partie de la cohorte de mes détracteurs en tant l'un de mes pourfendeurs sans pour autant n'avoir jamais été violent verbalement/physiquement envers moi. Beau garçon de petite taille, aux mollets musclés et avec un certain charisme, vous devez savoir que sur les bancs de la classe de 2nd, il s'asseyait à l'arrière en scrutant l'horizon. Il m'observait attentivement et très souvent d'ailleurs sans même que je ne le sache. Que s'est-il donc passé avec lui ? Dans l'un de ses courriers express écrit sur un papier improprement déchiré et expédié par l'entremise de mes voisins des bancs d'à côté, il me posait la question suivante de savoir si je connaissais un certain B.T. et à cela j'avais répondu par l'affirmative et au second courrier que personne ne devait lire à part moi, il me demandait si je l'avais dragué et à cela j'avais répondu par la négative. Pourtant c'était la vérité, j'avais fait des avances à un certain B.T. qui après m'avoir invité à prendre un shawarma à la Riviera II (mon ancien quartier), avait rejeté mes avances sous prétexte qu'il s'agissait d'un vice. Et dire que ce dernier m'avait été recommandé par une copine faisant partie du groupe de Mes Premières CP (un article qui paraîtra bientôt). J'ai menti par mécanisme de défense et pour éviter d'avoir une preuve tangible que l'on pourrait utiliser contre moi. N'oubliez pas le contexte dans lequel je vivais. Je suis convaincu-e que c'était une façon détournée de me dire qu'il était un Yossi et qu'il savait plus ou moins que j'étais une Woubi, une réponse favorable à sa question aurait-elle changé quelque chose à la dynamique relationnelle que nous avions ? La question demeure.

J. – J'ai rencontré J. pour la première fois en Seconde A/C dans la salle de classe dédiée aux retardataires. À ce propos, il faut savoir que j'habitais en face de l'école et que j'étais presque tous les jours en retard, ce qui m'a valu bien des remontrances. Il était là avec sa façon de me regarder, sa timidité perceptible et ses lèvres bien assorties avec son sourire. Dans cette salle de classe se trouvait également celui qui avait eu l'ingénieuse idée d'instaurer cette fameuse liste des plus belles filles de classe et qui avait trouvé utile de m'ériger dans ce classement. Ma relation avec J. a toujours été agréable. Je me sentais bien en sa présence, c'est l'une des raisons pour laquelle j'ai osé lui dévoiler mon attirance pour lui sur papier lors d'un cours où il officiait comme un voisin provisoire/de circonstance. Cette déclaration a été suivie d'une conversation écrite où il m'expliquait le pourquoi de son refus d'être avec moi en tant que amoureux en prétextant m'apprécier comme un ami. Pourtant, j'avais l'impression que ce n'était qu'un paravent et que lui-même n'avait pas encore conscience des sentiments qu'il avait à mon égard en tant que Yossi. Des années plus tard à la Saison VII (2017), je l'ai revu à Abidjan en lui donnant rendez-vous chez Madame Méa pour initier une Grande Kpêkpêchade.

GRANDE KPÊKPÊCHADE

Kugaruka en agréable compagnie à côté de Katia. L'instant magique a été immortalisé par Madame Méa, Août 2017

Nous avions l'habitude de nous réunir sur le toit de l'immeuble où réside Madame Méa. Un lieu qui était devenu par un concours de circonstance le Quartier Général des Woubi & Yossi. Madame Méa et moi attendions l'arrivée de J. Elle/Il m'avait précisé de le/la présenter sous son prénom Affro plutôt que Madame Méa. J'avoue que je ne pouvais pas m'empêcher de l'appeler ainsi parce que comme vous le savez, c'est l'une des pionnières en tant que Woubi de la nouvelle génération des Personnes Intermédiaires qui contribueront autant que Kugaruka & Toshiro à faire en sorte que les Woubi & Yossi fassent partie intégrante de la Nation Yahmessou (ivoirienne) en tant qu'Êtres de Lumière. Elle avait été agréablement surprise par la réponse de son petit-frère (Ziguehi-Garçon de chez Garçon-Nouchi) à ma question lorsque j'ai demandé après elle/lui en disant « Et Mme Méa !? » et lui avait répondu avec assurance devant ses camarades «Elle est dans la chambre.» Elle avait affiché un sourire en écarquillant ses yeux pour marquer sa surprise avant que nous décidions de rejoindre le toit de son immeuble. Nous avons reçu J. avec qui nous nous sommes longuement entretenus sur la vie abidjanaise, nos années collèges, ses projets, les miens, ceux de Mme Méa. Il était très réceptif à mon énergie féminine par sa présence masculine, sa barbe bien rasé, sa proximité corporelle qui s'est poursuivi jusque dans la chambre de notre hôtesse où une Grande Kpêkpêchade a été amorcée suite à l'affirmation de J. dans laquelle il disait être dans configuration du style attirance amicale (vous avez bien lu, on avait bien entendu) plutôt que dans un état de Yossi-attitude. Qu'est-ce que cela pouvait bien signifier et révéler sur sa personne ? J'aurai la réponse à mon retour fracassant à la Perle des Lagunes. J'aurai la confirmation ou l'infirmation sur sa posture et sur son insistance à vouloir invalider mon ressenti en tant que Woubi en me rappelant que je ne devrais pas galvauder ma beauté auprès des hommes, mais plutôt auprès des femmes. Ma réponse a été de lui faire savoir que l'élément féminin qu'il voudrait que je recherche activement auprès de la gent féminine fait partie intégrante de moi et qu'il ne pouvait pas comprendre mon incarnation puisqu'il ne vit pas cette expérience dans toute sa splendeur/plénitude et sa douleur autant que moi. J'ai la conviction qu'il éprouve des sentiments plus que amicaux à mon égard, mais que ses convictions religieuses constituent des blocages au niveau de son acceptation en tant que Yossi et sur la nature des autres sentiments bienveillants qu'il pourrait ressentir envers moi.

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