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L'Enfant de la Résurgence

Dernière mise à jour : 29 juil. 2023

Je suis née dans la Région des Grands-Lacs au ’Urundi à ’Ujumbura. J’étais très attendu par trois femmes à savoir ma mère, ma sœur et ma tante ; elle-même enceinte de mon cousin qui a récemment franchi les portes de l’au-delà au moment où j’étais dans la célébration cosmique de ma vingt-sixième année avec mes amis et les 7 Étoiles de la Constellation [Friends-Stars-Sisters].

Kugaruka ©Silva


Mère – Ma venue en tant qu’une Âme Kamite Androgyne incarnée dans un corps masculin était une réjouissance pour ma maman. Seulement voilà, elle n’était pas consciente de ma singularité, elle me percevait uniquement comme un garçon/homme-homme avec tous les symboles, les références et le statut associé à la masculinité. Vous n’êtes pas sans savoir que l’esclavage transatlantique/arabo-musulman, la colonisation européenne et le néocolonialisme ont contribué de façon conséquente et durant des siècles à la déstructuration spirituelle, physique, mentale, émotionnelle, communautaire, familiale et individuelle des peuples-nations kamites. Les répercussions psychologiques/psychosociales de ces traumatismes transgénérationnelles sont encore présentes dans notre quotidien. [Le Dr. Joy Angela DeGruy parle de cet aspect avec brio dans son livre Syndrome de l'esclave post-traumatique : l'héritage américain de blessures persistantes et de guérison]. La vision dévalorisante consciente/inconsciente que nous avons des femmes, héritée des colonisateurs, a été intégrée autant par les Femmes, les Hommes et les Personnes Intermédiaires [Guardians of The Gates]. Pour ma mère qui vivait déjà une détresse émotionnelle parce qu’elle devait élever deux enfants de pères différents sans un complément masculin, n’avait pas les connaissances adéquates et les outils nécessaires lui permettant de me comprendre avec justesse. Sa vision européenne psychiatrique/biblique de ma singularité a engendré une relation toxique entre elle et moi qui s’est considérablement dégradée au fur et à mesure que j’acceptais toutes les composantes de mon essence divine.


Sœur – Confidente par excellence de ma mère pendant ses pérégrinations avant ma naissance, ma grande-sœur a toujours été sa conseillère avisée. Elle parvenait à l’influencer très fortement dans ses décisions. J’ai toujours pensé certainement à tort, qu’elle était sa préférée parce que je ne parvenais presque jamais à voir gain de cause avec ma mère, nous étions systématiquement en confrontation. [Ma sœur étant née sous le signe solaire des Gémeaux avait la capacité de canaliser avec fluidité certains traits de caractère nocifs du Bélier, le signe solaire de ma mère]. Elles étaient très complices et avaient beaucoup d’affinités parce que ma mère se retrouverait énormément en elle, mais ne parvenait pas à se retrouver en moi considérant que j’étais en perpétuelle opposition avec elle à cause de ma façon d’être et que ma façon de penser qui différait de la sienne était forcement dirigée contre elle.


Tante – Témoin des tranches de vie de sa belle-sœur, ma tante a toujours pensé que ma mère était une femme très courageuse surtout quand on sait que la famille ne lui a pas apporté le support dont elle avait besoin à un moment crucial de sa vie. J’ai trouvé en elle une femme capable de verbaliser ses émotions/son ressenti (même si lui arrive assez souvent de les exprimer avec un cocktail très venimeux) par rapport aux situations douloureuses plutôt de les cacher, les contenir ou refuser d’en parler comme beaucoup de membres de nos familles kamites qui craignent par-dessus tout le qu’en dira-t-on.


Cousines – Mes cousines sont celles par qui j’ai connu une autre facette de ma tante. J’ai en commun de nombreux points avec la première cousine que sont : être le deuxième enfant, être en conflit quasi-permanant avec l’un de nos parents en l’occurrence nos mères et avoir le sentiment de ne pas être estimé à notre juste valeur. Tandis qu’elle faisait office de mouton noir au Luxembourg, je portais le titre de mouton arc-en-ciel au Canada. La deuxième cousine encore une enfant est une personne adorable, perspicace et observatrice. Elle avait remarqué ma singularité et semblait mieux la cerner que ses propres parents.


Neveux – Mes neveux ont été une véritable grâce et bénédiction dans nos vies et plus particulièrement dans celle de ma sœur. Vous trouverez ça étrange, mais par deux fois lorsqu’elle était enceinte et qu’elle s’apprêtait à accoucher je tombais littéralement malade, je ne recouvrais la santé que lorsqu’ils sortaient de son ventre comme par enchantement. Mes neveux sont fortement attachés à moi et me manifestent beaucoup d’amour sans que je ne comprenne pourquoi ils m’aiment tant. J’étais tellement ravie de les voir dans toute cette allégresse parce qu’ils sont des enfants aimés par leurs parents. Cette joie que j’avais pour eux venait me rappeler une de mes blessures d’enfance celle d’avoir été en manque affectif et en carence paternelle. Une des anecdotes à propos de l’un de mes neveux est assez révélatrice de toute la candeur, l’innocence et la franchise des enfants. Nous étions dans la voiture, ma sœur conduisait et mon neveu insistait pour dire que j’étais une « Reine » et à moi le corriger, pour lui dire qu’il devait plutôt dire « Roi », mais lui ne cessa pas de répéter that « I was a Queen ». Je lui posais donc la question sur le pourquoi il en était si persuadé. Il observa attentivement mon style vestimentaire à la frontière entre le masculin et le féminin en me disant les « Rois » ne portent ça en faisant allusion à mon Abla Pokou [Collier] et à mes Asantewaa [Bracelets].


Cousin – Il était en très forte résonnance avec moi et qui mieux que sa mère pour nous le faire remarquer. Sa présence impactait grandement les personnes qui l’entouraient. Il aspirait à faire valoir son Génie Artistique au travers de la photographie. La version officielle de son décès a curieusement basculé en trois phases : suicide, assassinat, mort non-élucidée.


Oncle – Mon oncle, le frère de ma sœur, l’enfant chéri de notre Grand-Oncle. Celui qui intériorise ses peines a élu domicile dans la Maison du Cancer à sa naissance lorsque le soleil s’y trouvait. Issu de la même racine que ma mère, il n’a pas su se montrer clément et avenant envers moi lorsqu’il a été confronté à ma singularité.


Beaux-Frères – Une fratrie de trois dont le dernier est le mari de ma sœur. Je devais constamment faire en sorte qu’il ne puisse pas découvrir ma singularité par crainte que l’on me reproche d’avoir été la personne susceptible de provoquer la dissolution de leur mariage.


Pères – À ma naissance, mon père Ousseynou Nakoulima m’a donné le prénom de son frère-jumeau tandis que son neveu a reçu le sien. Mon père, l’Homme-Poissons qui n’a jamais tenu ses promesses, celui qui m’a toujours perçu comme un fardeau, celui qui a toujours eu du ressentiment envers ma mère parce qu’elle avait catégoriquement refusé de m’avorter, celui-là même qui a profité de sa précarité financière pour lui imposer ses conditions, celui-là même qui m’a toujours considéré comme l’enfant de l’ombre pouvant nuire à son mariage et à sa carrière. L’autre père, celui de ma sœur, celui dont je sais très peu de choses et qui n’a pas su être à la hauteur des femmes qu’il a côtoyé et des enfants qu’il a engendré au même titre que mon père.


Vous comprendrez qu’avec une telle configuration, l’équation pour la résoudre devient complexe.


Alassane, le fils et la fille aimé de sa mère, celui/celle qui devait lui redorer son blason et officier comme « l’homme de la maison » en réprimant la femme en lui. Celui/Celle qui devait honorer sa mère en faisant regretter au géniteur d’avoir été un père-mari irresponsable. Alassane le fils et la fille né en réparation et non par accident s’est incarné-e avec une singularité source de bénédiction pour lui/elle-même, sa famille, ses amis et la société.


Alassane, le frère chéri de sa sœur, celui qui complète le trio familial, celui qui se croit investit d’une mission divine et qui oscille entre la posture de sauveur et celle de martyr. Le petit-frère qui doit constamment s’ajuster en faisant en sorte de camoufler sa singularité pour ne pas éprouver la famille.


Alassane, le neveu adorable toujours à l’écoute active de sa tante, celui qui prodigue les conseils, celui avec qui sa tante se sent à l’aise de confier ses lourdes peines, celui capable de comprendre, celui qui met de l’ambiance dans la maison avec son sens de l’humour et ses extravagances et surtout celui à qui on demande toujours de se conformer aux exigences du paraître pour éviter de choquer l’assistance et pour ne pas que la famille soit sujette à des moqueries et à la médisance.


Alassane, le cousin porteur de grâce qui a essayé à maintes reprises de se rapprocher de sa cousine, la plus grande, pour essayer de comprendre son désarroi, sa tristesse et son ressentiment. Le cousin qui joue parfois aux jeux-vidéos avec la plus petite, qui fait de la course à vélo avec elle, qui écoute sa perception différente qu’elle a de chacun des membres de la famille.


Alassane, l’oncle-tante tout azimut qui était très présent-e pendant les deux grossesses de sa sœur. Celui/Celle qu’on trouve drôle, le seul de la famille que les neveux appellent par son prénom. Celui qui est toujours réclamé. Celui aussi qui doit servir de modèle pour les nouvelles générations.


Alassane, la cousine belle et élégante, celle qui a des discussions intellectuellement avancées et très profondes avec son cousin. Celle avec qui, les confidences familiales ne tarissaient jamais, celle qui s’est senti protégée lorsqu’elle était en voyage en Hollande. Celle qui n’a pas peur d’aborder les gens et qui trouve toujours une façon comme une autre de trouver la beauté en chaque personne.


Alassane, la nièce ou du moins, celle qu’on ne veut pas voir, en version féminine. Celle qu’on taxe d’égoïsme parce qu’elle refuse de se masculiniser.


Alassane, la belle-sœur qu’on connaît, qu’on apprécie avec qui on peut aborder tous les sujets excepté celui portant sur sa singularité.


Kugaruka, l’enfant de la résurgence celui a perturbé la vie du père et qui ne correspondait pas aux attentes de la mère. L’enfant qu’on a voulu mettre à l’ombre, mais qui est illuminée.




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La photo de couverture met en vedette Kugaruka. Le cliché a été immortalisé par Odile Silva @eaudesiles


7ème Étoiles des 7 Étoiles de la Constellation 🌟


Amour, Allégresse & Lumière 🌟


©Kugaruka

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